Voici bien longtemps, par une nuit de pleine
lune, une énorme boule de feu apparut
dans le ciel et s'écrasa sur la terre,
bouleversant les provinces de l'Etat de Samar.
Alors, des êtres étranges apparurent
dans la montagne, exigeant du roi de Samar un
holocauste de jeunes filles et jeunes hommes.
Tous les trois mois, quand vient la nuit du sacrifice, les jeunes gens sont traînés par les Gardes du Palais devant l'entrée de la caverne, d'où jaillit une lumière aveuglante, tandis que surgissent d'étranges Hommes de Pierre. Ces créatures gardent le corps inanimé de leur Reine Sélène qui ne pourra revivre que lorsqu'une enfant royale lui ressemblant sera sacrifiée.
Tous les trois mois, quand vient la nuit du sacrifice, les jeunes gens sont traînés par les Gardes du Palais devant l'entrée de la caverne, d'où jaillit une lumière aveuglante, tandis que surgissent d'étranges Hommes de Pierre. Ces créatures gardent le corps inanimé de leur Reine Sélène qui ne pourra revivre que lorsqu'une enfant royale lui ressemblant sera sacrifiée.
Maciste est appelé à l'aide
par son vieil ami Gladius, père de la
belle Agar. Pour satisfaire le génie
de la montagne, Samara, la reine de Samar, a
l'intention de lui livrer sa propre demi-sœur,
Billis. Son sang pur devrait permettre le réveil
de Sélène, la reine endormie.
Aidé par Agar et Darix, cousin de la
reine et fiancé de Billis, Maciste
parviendra-t-il à la sauver à
temps, confronté aux terribles gardiens
de la montagne, les Hommes de Pierre ?
Ne
cherchez pas dans un atlas : vous ne trouverez
pas de «Samar». Il y a bien une
île de ce nom aux Philippines, connue
des amateurs de films d'aventures depuis que
George Montgomery lui consacra Samar, l'île
des révoltés (1962), mais ça
s'arrête-là. «Samar»
est cependant un de ces noms magiques, qui font
rêver... «Samarcande», porte
de l'Orient, par exemple. Toutefois, nous orienterions
notre exégèse plutôt vers
la Bible, vers Samarie la païenne ! Samarie
fut autrefois le royaume des Dix tribus d'Israël;
déportées on ne sait où
par le conquérant assyrien, elles furent
remplacées par des colons venus du Pays
d'entre les Deux Fleuves, adorateurs des cruelles
divinités de l'Assyrie. Les Evangiles,
en tout cas, nous présentent ces Samaritains
comme des gens infréquentables. Agar,
quant à elle, était le nom de
l'esclave égyptienne d'Abraham, qui conçut
pour lui Ismaël - dont descendent les Arabes
-, avant que son épouse Sarah ne donne
enfin à l'ancêtre des croyants,
Isaac, l'aïeul des Hébreux. Mais
à côté de ces noms accrochés-là
par le scénariste (ç'aurait pu
en être d'autres !), c'est surtout dans
la mythologie kabbaliste que puisèrent
les scénaristes : les «Hommes de
Pierre» auxquels réfère
le titre français (Maciste et les
hommes de pierre), ces créatures sélénites
ainsi que le rappelle le titre américain
(Hercules against the Moon-Men), ont tout
du golem, la créature minérale
qu'au XVIe s. le rabbin Loew inventa pour protéger
les Juifs du ghetto de Prague; si la créature
d'argile n'était pas sévèrement
surveillée, elle pouvait créer
les pires catastrophes. Le golem n'eut qu'un
succès limité à l'écran
(adaptations du roman de Gustav Meyrinck en
1920 (Carl Boese & Paul Wegener) et 1936
(Julien Duvivier)) et en BD devint «la
Chose» dans le comic's des «Four
Invincibles». Au niveau du péplum
italien, nous ne voyons guère que le
Procuste d'Hercule contre les Vampires,
cette créature stalagmitique installée
aux portes de l'Hadès, qui distend ou
raccourcit les membres des compagnons d'Hercule
qu'elle a couchés sur un de ses lits.
Et les présents Hommes de Pierre qu'affronte
Maciste. D'aucuns ont vu dans Maciste contre
les Hommes de Pierre une tentative par Giacomo
Gentilomo de renouveler le succès de
son fabuleux Maciste contre le Fantôme
(1961), succès redevable pour beaucoup
au talent d'assistants comme Sergio Corbucci,
Alvaro Mancori, Duccio Tessari et Paolo Moffa.
A l'époque de sa sortie, le film fut
fort mal reçu, on reprocha à Gentilomo
de s'être fait «aider» par
son producteur Luigi Mondello, qui tourna nombre
de scènes, mais Maciste contre les
Hommes de Pierre (Maciste e la Regina di Samar)
devait être redécouvert au début
des années '80 grâce à son
édition en vidéo.
Il y a un intéressant travail sur les
couleurs comme ces rouges et verts «à
la Bava» qui éclairent le colloque
entre Samara et Rodopesh (*)
et, d'une manière générale,
nimbent les abords de la Montagne de la Mort
où, dans un paysage lunaire battu par
des vents furieux, peine la sinistre colonne
des jeunes gens enchaînés promis
au sacrifice et, plus tard, le peuple révolté.
Là s'ouvre le sas du vaisseau spatial
de roche brute, qui laisse percer une lumière
aveuglante. L'intérieur de l'aérolithe
baigne dans une ambiance en noir et blanc. Là,
au pied d'une idole représentant une
femme à tête d'hippopotame, au
sommet de crâne de laquelle palpite un
cerveau non-humain (**),
a été déposé le
sarcophage de plexiglas de la Reine Sélène
qui attend l'enfant royale Billis. Lorsque la
Lune se rapprochera de la Terre, son sang versé
la tirera de son long sommeil. Alors un cataclysme
bouleversera la Terre (images de tempête
marine, en noir et blanc avec filtre vert, et
plans de lave empruntés, comme d'habitude,
à Haroun Tazieff, providence des auteurs
de péplums) et les Hommes de Pierre pourront
enfin assujettir à leur règne
notre planète...
Les jeunes gens livrés en tribut à
la voracité des habitants de la Montagne de
la Mort,... le combat de Maciste contre un monstre
velu aux incroyables défenses de sanglier dans
le labyrinthe de souterrains sous le palais... On
aura reconnu, d'une manière générale,
la trame de Thésée et le Minotaure,
combinée avec celle de la Belle-au-Bois-Dormant...
un peu vampire. Après Les Vampires de
Freda, Le masque du Démon de Bava et
Le moulin des supplices de Ferroni, le thème
devenait difficile à renouveler; mais l'ambiance
particulièrement glauque de cette nouvelle
mouture nous ménage d'agréables moments.
Voilà un péplum fort classique,
avec ses ingrédients obligés : bagarre
à un contre trente, machine de torture qui
va empaler le héros, philtre censé le
soumettre à la volonté de la cruelle
reine etc., le tout relevé par un zeste de
science-fiction. L'action se place dans une civilisation
imaginaire de facture vaguement gréco-romaine,
Samar (dans Maciste contre le Fantôme, Salmanak
était plutôt arabe). La musique, parfois
tonitruante, de Carlo Franci soutient bien le propos,
avec des passages à l'orgue électrique
qui font penser à Carlo Rustichelli.
Michel ÉLOY : http://www.peplums.info
Michel ÉLOY : http://www.peplums.info
(*) Qui rappellent irrésistiblement le couple Astra - Kobrak dans Maciste contre le Fantôme.
(**) On aura reconnu l'effigie de Touéris, la déesse égyptienne de la naissance.
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