jeudi 7 mars 2013

Hercule se déchaîne

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 Gianfranco Parolini, 1962. Avec Brad Harris, Serge Gainsbourg, Brigitte Corey / 91'

 


Hercule rend visite au royaume d'Arpad, où il apprend le décès du roi Nisias [ou Lysias ?], son ami. C'est désormais sa fille Cnidia, une jeune femme ambitieuse mais dominée par son fourbe conseiller Ménistos, qui règne sur le pays. Ménistos a soudoyé une armée de mercenaires, pour soumettre le peuple et lui faire construire des remparts cyclopéens, qui devraient rendre la ville inexpugnable. Hercule s'allie à Héridion, chef des rebelles, et ramènera la pays dans le royaume non sans avoir dû affronter de périlleuses aventures.
En dehors du fait qu'Hercule est présenté comme le fils de Zeus, ce film n'entretient guère de rapports avec la mythologie grecque. Tourné en Yougoslavie avec le concours du ballet de Zagreb parallèlement à Samson contre Hercule (DVD chez L.C.J.) par la même équipe - acteurs, costumes et décors, etc. - il inaugure une longue collaboration entre Brad Harris et Gianfranco Parolini (alias Frank Kramer). On se souviendra de cette bande surtout pour la participation d'un jeune chanteur débutant, un certain Serge Gainsbourg dans le rôle du traître de service. Détail amusant, il se nomme Ménistos ou - plutôt - Mevisto [VO], patronyme qui lorgne vers Méphisto[phélès] à qui Faust vendit son âme ! Une scène anthologique met en scène des danseuses dont les évolutions sont rythmées au... piano.

Je n'ai pas encore eu l'occasion de commenter ici les superbes brochures qui accompagnent les DVD de Fabbri, en grande partie à cause des délais postaux. Une fois n'est pas coutume, j'ai eu l'occasion de lire celle-ci avant de mettre en ligne. En général je suis assez d'accord avec le rédacteur, sauf parfois l'un ou l'autre point de détail - on ne se refait pas, hein ? Et puis, j'aime assez mettre les points sur les «i», fussent-ils grecs (Ah, Pierre Louÿs !).

J'ai été touché par la notice sur Serge Gainsbourg, que j'apprécie autant comme chanteur que comme acteur de péplum, sinon davantage. Mais dans cette 19e livraison, j'ai aussi été - assez - épaté par l'hypothèse du rédacteur Frédéric Ploton quant au nom de la ville d'Arpad et à la personnalité de ce faux «Hercule» qui serait, en fait, à l'origine, Samson. Je ne vais pas pinailler les détails, mais je tiens à (re)préciser que Samson contre Hercule (Sansone) n'a pas été tourné avant mais simultanément avec Hercule se déchaîne (La furia di Ercole) comme l'a confirmé Gainsbourg lui-même à Frédéric Mittérand dans son émission «Que reste-t-il de nos péplums ?» (diffusée le 9 juillet 1984) : «Je ne savais plus dans quel scénar je jouais.» Ce qui d'ailleurs corrobore la thèse de Ploton : à l'origine, et comme dans Samson contre Hercule, Brad Harris devait incarner Samson, non le Fils de Zeus ! Ce qui explique la difficulté pour l'afficionado d'intégrer ce film dans la filmo du hérosgrec. Quant à savoir que le nom d'Arpad faisait référence à l'ancienne place forte néo-hittite, la capitale du Bît Agusi mentionnée dans II Rois, 19 : 13 («Où sont le roi de Hamath, le roi d'Arpad, et le roi de la ville de Sepharvaïm, d'Héna et d'Ivva ?»), l'inexpugnable forteresse conquise par le roi d'Assyrie Téglath-Phalazar III en -743, j'avoue n'y avoir jamais pensé. D'autant que les costumes et décors du film lorgnent plutôt vers le style «grec». En fait, je voyais plutôt «Arpad» comme une référence balkanique - plusieurs personnages secondaires du film, tourné en Croatie, portent les noms à consonance serbo-croate - quelque part entre le conquérant magyar Arpad qui, en 896, sur le Moyen-Danube, fonda l'Etat hongrois et... Arpad le Tzigane - la série TV de Guy Saguez (1973).
Michel ÉLOY :  http://www.peplums.info
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