jeudi 21 mars 2013

Le triomphe d'Hercule / Il trionfo di Ercole

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 Le triomphe d'Hercule (Alberto De Martino, 1965. Avec Dan Vadis, Moira Orfei, Marilu Tolo, Pierre Cressoy)
Prince félon de Mycènes, Milo a assassiné Pandion, le roi de cette orgueilleuse cité. Afin de conquérir le trône, il fait combattre Gordius, son homme de main, dans un tournois dont le vainqueur épousera Attè, la fille du défunt roi. Mais c'est sans compter le demi-dieu Hercule, appelé à la rescousse, qui devra affronter le pouvoir conféré à Milo par un poignard magique, lequel, sorti de son fourreau, fait apparaître sept colosses de bronze, les Centimains. Or Hercule - trompé par Milo - a sur les mains le sang de son innocent demi-frère Eurysthée, aussi les dieux lui ont-ils retiré sa force surhumaine..
Alberto De Martino s'est fait connaître des afficionados par quatre films de «gladiateurs spartiates» (II gladiatore invincibile [Anthony Momplet : De Martino collabore à la mise en scène, 1961]; I sette gladiatori (Les sept gladiateurs [Pedro Lazaga, prête-nom], 1962); Gli invincibili sette (Les sept invincibles) (1963); La rivolta dei sette/I sette contro Sparta (La révolte de Sparte) (1965)) et deux films mythologiques, Perseo l'Invincibile (1962) aux remarquables effets spéciaux de Carlo Rambaldi (King Kong, 1976; Conan le Destructeur, 19......) dont c'était alors l'un des premiers travaux de professionnel et Il trionfo di Ercole. Cette fantaisie à prétexte mythologique se permet quelques écarts avec des données pourtant bien fixées. Il n'y eut jamais d'amitié entre Hercule et Eurysthée. Milo est un personnage imaginaire, et l'étiquette «sorcière du monde infernal» associée à sa mère Pasiphaé échappe à l'entendement grec : la vraie Pasiphaé était une fille du dieu Soleil et l'épouse du roi de Crète Minos; manquant à ses engagements, celui-ci avait refusé de sacrifier à Zeus un magnifique taureau blanc - il en fut puni à travers sa femme Pasiphaé qui se prit d'une passion sexuelle pour le bel animal et s'accoupla avec lui, dissimulée dans une génisse de bois fabriquée par Dédale; de leur étreinte naquit le Minotaure... le célèbre monstre du Labyrinthe.
Minos... Milo... et l'imagination du scénariste a fait le reste. Ce fut un des Travaux d'Hercule que de dompter le Taureau Blanc - le Taureau de Crète; quand à Thésée, on sait qu'il tua le Minotaure...
Les scénaristes ne se font généralement pas grand scrupule à emprunter à Samson au profit d'Hercule : celui-ci va donc momentanément perdre sa force à cause du meurtre d'un innocent, son demi-frère (sic) Eurysthée, et très finement le film fait ici référence au fait que lorsqu'il assassina son ami Iphitos, Hercule avait un fois déjà été privé de sa force surhumaine (en fait, il avait été vendu comme esclave à Omphale, reine de Lydie, aux pieds de laquelle il filait la laine, vêtu d'une robe de femme). Le tournoi nuptial a dans le film, malheureusement, des relents de combat de gladiateur inconcevables dans le contexte hellénique. Mais Hercule avait bien participé à un tournois de ce genre - en fait, un concours de tir à l'arc - pour obtenir la main d'Iole, fille d'Eurytos roi d'Œchalie.
Les plus étonnants personnages du film sont les sept «Centimains» (en grec, les Hécatonchires). Dans la légende ils n'étaient que trois : Kottos, Gyès et Briarée (ou Ægeon). C'étaient des fils de la Terre à cinquante têtes et cent mains; selon l'Iliade, Thétis - la mère d'Achille - les avait sorti du Tartare où ils étaient retenus prisonniers, pour qu'ils soutiennent Zeus contre ses frères et sœurs (*), les dieux révoltés contre son autorité.
Michel ÉLOY :  http://www.peplums.info




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