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Le triomphe d'Hercule (Alberto
De Martino, 1965. Avec Dan Vadis, Moira Orfei,
Marilu Tolo, Pierre Cressoy)
Prince félon de Mycènes, Milo
a assassiné Pandion, le roi de cette
orgueilleuse cité. Afin de conquérir
le trône, il fait combattre Gordius, son
homme de main, dans un tournois dont le vainqueur
épousera Attè, la fille du défunt
roi. Mais c'est sans compter le demi-dieu Hercule,
appelé à la rescousse, qui devra
affronter le pouvoir conféré à
Milo par un poignard magique, lequel, sorti
de son fourreau, fait apparaître sept
colosses de bronze, les Centimains. Or Hercule
- trompé par Milo - a sur les mains le
sang de son innocent demi-frère Eurysthée,
aussi les dieux lui ont-ils retiré sa
force surhumaine..

Alberto De Martino s'est fait connaître
des afficionados
par quatre films de
«gladiateurs spartiates» (II
gladiatore invincibile
[Anthony Momplet :
De Martino collabore à la mise en scène,
1961]; I sette gladiatori
(Les sept
gladiateurs
[Pedro Lazaga, prête-nom],
1962); Gli invincibili sette (Les sept invincibles)
(1963); La rivolta dei sette/I sette
contro Sparta (La révolte de Sparte)
(1965)) et deux films mythologiques,
Perseo l'Invincibile
(1962) aux remarquables
effets spéciaux de Carlo Rambaldi (King
Kong,
1976; Conan le Destructeur,
19......)
dont c'était alors l'un des premiers
travaux de professionnel et Il trionfo di
Ercole
. Cette fantaisie à prétexte
mythologique se permet quelques écarts
avec des données pourtant bien fixées.
Il n'y eut jamais d'amitié entre Hercule
et Eurysthée. Milo est un personnage
imaginaire, et l'étiquette «sorcière
du monde infernal» associée à
sa mère Pasiphaé échappe
à l'entendement grec : la vraie Pasiphaé
était une fille du dieu Soleil et l'épouse
du roi de Crète Minos; manquant à
ses engagements, celui-ci avait refusé
de sacrifier à Zeus un magnifique taureau
blanc - il en fut puni à travers sa femme
Pasiphaé qui se prit d'une passion sexuelle
pour le bel animal et s'accoupla avec lui, dissimulée
dans une génisse de bois fabriquée
par Dédale; de leur étreinte naquit
le Minotaure... le célèbre monstre
du Labyrinthe.
Minos... Milo...
et l'imagination du scénariste a fait
le reste. Ce fut un des Travaux d'Hercule que
de dompter le Taureau Blanc - le Taureau de
Crète; quand à Thésée,
on sait qu'il tua le Minotaure...
Les scénaristes ne se font généralement
pas grand scrupule à emprunter à
Samson au profit d'Hercule : celui-ci va donc
momentanément perdre sa force à
cause du meurtre d'un innocent, son demi-frère
(sic) Eurysthée, et très finement
le film fait ici référence au
fait que lorsqu'il assassina son ami Iphitos,
Hercule avait un fois déjà été
privé de sa force surhumaine (en fait,
il avait été vendu comme esclave
à Omphale, reine de Lydie, aux pieds
de laquelle il filait la laine, vêtu d'une
robe de femme). Le tournoi nuptial a dans le
film, malheureusement, des relents de combat
de gladiateur inconcevables dans le contexte
hellénique. Mais Hercule avait bien participé
à un tournois de ce genre - en fait,
un concours de tir à l'arc - pour obtenir
la main d'Iole, fille d'Eurytos roi d'Œchalie.
Les plus étonnants personnages du film
sont les sept «Centimains» (en grec,
les Hécatonchires
). Dans la légende
ils n'étaient que trois : Kottos, Gyès
et Briarée (ou Ægeon). C'étaient
des fils de la Terre à cinquante têtes
et cent mains; selon l'Iliade,
Thétis
- la mère d'Achille - les avait sorti
du Tartare où ils étaient retenus
prisonniers, pour qu'ils soutiennent Zeus contre
ses frères et sœurs (*),
les dieux révoltés contre son
autorité.
Michel ÉLOY : http://www.peplums.info
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